Le Musée Würth
Le Musée
Le Musée Würth France Erstein a ouvert ses portes en janvier 2008 à côté du siège social de l’entreprise Würth France, dans la zone industrielle Ouest à Erstein en Alsace. Il est destiné à la diffusion en France de la Collection Würth, l’une des plus importantes collections d’entreprise d’art moderne et contemporain en Europe.
L'architecture
La confrontation entre les deux bâtiments, celui du siège de l’entreprise et celui du musée, sous-tend le programme architectural des cabinets lyonnais de Jacques et Clément Vergély : la transparence du vaisseau de verre du siège exprime un contrepoint à l’opaque géométrie des murs de béton brut du musée.
L’édifice abrite 3 salles : une nef monumentale au rez-de-chaussée, et à l’étage, deux beaux espaces, pour une surface d’exposition totale de 800 m2. La conception technique de l’éclairage, imaginée par Marc Fontoynont, privilégie l’apport optimal de la lumière naturelle.
À travers cet investissement, l’entreprise Würth France double son implantation économique d’une action culturelle et signe l’engagement du groupe en matière de développement des territoires et de diffusion de l’art au plus grand nombre.
Le parc
Le parc conçu par Martine Rascle, trophée de l’Arbre d’Or 2000, s’étend sur 5 hectares : il suscite des perceptions multiples, de loin comme de près. À l’échelle du paysage de la plaine d’Alsace, le parc est un bosquet au milieu des cultures et offre un refuge à la faune.
À l’échelle de la parcelle, les espaces s’enchaînent, du plus minéral au plus naturel, du plus visible au plus secret, du plus lumineux au plus ombragé.
LES OEUVRES À L'EXTERIEUR DU MUSÉE
Bernar Venet (*1941*)
Triptyque : 220° Arc x 5 / Triptychon: 220° Bogen x 5, 2000
Acier Corten / Cortenstahl
Collection / Sammlung Würth, Inv. 10552
Crédit photo : Andi Schmid
Devant l’entrée du Musée Würth d’Erstein, l’œuvre-signature de Bernar Venet s’impose par ses arcs en acier qui semblent défier la gravité. Leur apparente légèreté contraste avec la robustesse de leur matériau. Ces sculptures sont conçues à partir de poutrelles en acier Corten, courbées, tordues, pliées, et parfois même vrillées par des machines jusqu’à obtenir la forme souhaitée. « Mes sculptures, c’est l’histoire de leur fabrication et de la résistance du métal. Une épreuve de force entre la barre d’acier et moi-même », écrit l’artiste.
Chaque arc qui compose ce triptyque est cintré selon une courbe précise de 220°, un chiffre gravé sur l’œuvre qui lui sert d’identification. Ainsi, cette sculpture ne fait référence à rien d’extérieur : elle existe pour elle-même, incarnant une abstraction pure. Dès 1976, Bernar Venet fait de la ligne et de ses variations le cœur de son travail, créant des formes abstraites telles que des angles, des arcs ou des lignes obliques, désormais emblématiques de son travail.
Sylvain Chartier (*1961*)
La Cour / Der Hof F 9040/90147
2015/2016
Métal et peinture carrosserie / Metall und Karosserielack
Collection / Sammlung Würth, Inv. 17899
Crédit photo : Andi Schmid
Sylvain Chartier, diplômé de la Haute école des arts du Rhin de Strasbourg en 1985, explore les liens entre dessin et sculpture. Sa démarche artistique consiste à dépasser la sculpture monolithique pour se concentrer sur les lignes de force, les transparences et les vides, cherchant à donner une légèreté graphique à ses œuvres. Travaillant principalement l’acier, le bronze et l’aluminium, il crée des sculptures pensées pour l’espace public, où elles entrent en dialogue avec l’architecture et le paysage environnants.
Le parc du Musée Würth d’Erstein, écrin de verdure propice à la contemplation, offre un cadre idéal à ses sculptures. En 2016, Sylvain Chartier y présente La Cour, un ensemble de neuf couples de figures élancées, mesurant de trois à quatre mètres de haut. Façonnées en métal, ces œuvres ont pris vie grâce à une étroite collaboration avec des artisans locaux, dont le savoir-faire confère à ces sculptures une légèreté et une monumentalité qui enrichissent harmonieusement le paysage.
Robert Jacobsen (1912 – 1993)
Amitié / Freundschaft
1986
Acier / Stahl
Collection / Sammlung Würth, Inv. 10627
Crédit photo : Benoit Linder
L’œuvre monumentale de Robert Jacobsen capte le regard par son imposante présence. Cette sculpture en acier, faite d’un enchevêtrement de lignes, de plans et d’axes, se déploie dans l’espace avec la fluidité de traits de crayon tracés sur une page blanche. C’est lors d’un voyage en Chine que l’artiste a l’idée de cette œuvre qui évoque un idéogramme. Réalisée par une coopérative chinoise de forgerons, elle rejoint Würth France le 12 mai 1997, devenant l’œuvre emblématique du siège social de la filiale française.
L’artiste danois commence sa carrière en sculptant le bois, puis la pierre, avant de se tourner vers le fer soudé à la fin des années 1940. Ce choix marque pour lui l’adoption d’une nouvelle discipline : celle de l’assemblage. Comme il l’explique : « Avec la pierre, tu vogues entre les formes ; avec le fer, tu fais la forme ; tu choisis l’espace. » À l’instar de l’Espagnol Eduardo Chillida ou de l’Américain David Smith, Jacobsen fait partie d’une nouvelle génération de sculpteurs qui choisissent l’abstraction et exploitent des matériaux d’origine industrielle.